Après qu’on déménage, après le marathon
Je suis tout engoncé coincé dans des cartons
Dans ce nouveau quartier où je cherche mes marques
Je me sens étranger, novice qui débarque
Il n’y a pas encore de visage familier
Juste des inconnus et des fous à lier
Qui passent en hurlant sur le même trottoir
Insultant même leur reflet dans le miroir
Il faut sans cesse percer des trous dans les murs
Pour fixer l’étagère et le meuble à chaussures
On découvre des bruits inquiétants dans la cour
Intérieure de l’immeuble voix graves au petit jour
Il y a des bruits bizarres dans cet appartement
Des étranges poignées qui viennent incidemment
M’attraper par la manche au milieu de la nuit
Quand j’épie aux fenêtres pour tromper mon ennui
Il y a des traces étranges dans l’évier d’ la cuisine
Que faisait l’ancien locataire avec de la résine ?
Y a des trous disposés bizarrement sur les portes
Des auréoles jaunes et des nids à cloporte
Il faut petit à petit oublier ces traces
Les papiers déchirés et les empreintes grasses
Commencer à salir nous-même la maison
Oublier notre ancienne nous faire une raison
La cave a les aspects d’un vieux film d’horreur
De Sam Raimi dans son époque vélomoteur
Y a des toiles d’araignées à couper à la machette
Des jouets début de siècle des vieilles bicyclettes
Les voisins ont des têtes qui me semblent inquiétantes
Parfois il sort un homme à barbe débordante
J’ai l’impression de ne pas y avoir ma place
Et que l’on me regarde comme étranger salace
