Dans le bus du matin
Il y a une pauvre fille
Qui tire une drôle de bille
Et qui tremble des mains
La fille du matin a grise mine
Quand la machine file vers son bureau
Elle prend des vitamines
Sur la moleskine
Dans le bus du matin
De depressius en depressius
Sous le bus du matin
Y a le goudron qui file
Y a les pavés en file
Qui scintillent sous l'orage
Le vent dans les voiles sous les étoiles
La machine amphibie se croit déjà enfuie
Mais les arrêts sont là
Qu'on le veuille ou pas
Sous le bus du matin
De veritus en veritus
Sur le bus du matin
Y a la nuit qui s' déchire
Y a le soleil qui vire
Et qui file un bon train
Là haut sur le toit la galerie
Est remplie de cinglés qui vont à leur destin
En marchant sur les mains
Pour changer un rien
Sur le bus du matin
De delirius en delirius en delirius
Arrêt trop brusque... Trop mal au cœur… Trop d'émotions pour en dire plus, si ce n'est que la LUMIERE de Michel veille à jamais en nous.
Ou que tu sois, Michel, tu nous éclaires toujours et la nuit qui nous enveloppe alors se tait devant l'ETOILE. Vivant, Michel, t’étais à nos côtés ; descendu du bus trop tôt, tu es en nous et nous apportes un peu de douceur pour nous aider à supporter cette doloire
Merci à toi Michel d'avoir mis les mots sur les Angoisses pour tordre le cou à la Bête immonde et nous aider à mieux supporter cette chienne de vie.
Salut Copain !
Oui, car il nous a tout récemment quittés. Je parle du parolier: Michel Gouge.
Cette chanson est superbe (et superbement chantée, avec cette belle voix de basse qui rappelle celle de Brassens). Michel me l'avait fait lire il y a pas mal de temps: c'est bien lui et ça fait chaud et mal au coeur.
Qu'on me permette ce modeste hommage, inspiré de la chanson.
Chanson pour l’ami
En mémoire de Michel Gouge
Le bus du petit matin
cahin-ballant, et toi dedans
matant toutes ces braves gens
de tes lunettes de vieil adolescent
qui a trop vite mûri chagrin
dépressius !
Quel coup de frein brutal
c’est la vie qui détale
te voilà loin, copain
tu voulais chanter sur la scène
et te voilà au fond d’ la Seine
dépressius !
Tu avais Poésie pour seul bagage
tu psychanalysais avec image
y en avait pour tous les âges
mais pour tourner sa propre page
pas si facile que d’être un sage
véritus !
Alors tu f’sais défiler les filles
ça t’mettait du soleil qui brille
mais après quand on se démaquille
on a l’enfance qui vacille
et puis le cœur qui se vrille
véritus !
On voulait le bus du grand soir
sur un trajet sans trop d’espoir
où est le bout ? attends Michel
descends donc pas si vite !
la vie n’est pas si cruelle
et ce roman que tu médites ?
et ces chansons que t’as écrites ?
terminus !
On n’se voyait plus, je sais
pourtant j’ n’ai pas oublié
tes yeux aux lunettes qui brillaient
comme à des lucarnes magiques
et cet entrain magnifique
sur ton siège oubliés...
terminus !